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Geneviève Sellier
Geneviève Sellier est Professeure émérite en études cinématographiques à l’Université Bordeaux Montaigne. Spécialiste des approches « genrées » du cinéma et de la télévision, elle a publié notamment :
– La Drôle de guerre des sexes du cinéma français, 1930-1956, avec Noël Burch (1996, réed. 2005) ;
– La Nouvelle Vague, un cinéma au masculin singulier (2005) ;
– Ignorée de tous… sauf du public : quinze ans de fiction télévisée française, avec Noël Burch (2014).
Elle a co-dirigé Cinémas et cinéphilies populaires dans la France d’après-guerre1945-1958 (2015).
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Été 85
Une voix off, celle du jeune protagoniste, raconte l’histoire qui se passe, comme le titre l’indique, à l’été 1985, quand le narrateur a plus ou moins l’âge du cinéaste François Ozon, né en 1967. Situé dans la petite ville balnéaire du Tréport, le film raconte la rencontre du narrateur, le jeune lycéen Alexis, âgé de 16 ans, avec David, de quelques années plus âgé. Le récit est rythmé par de fréquents allers et retours entre le présent d’une enquête policière et judiciaire autour du >>>>>>>
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Àma Gloria
______________________________________________ Le principal mérite d’Àma Gloria est d’attirer notre attention sur la vie d’une de ses centaines de milliers ou millions de femmes qui quittent leur pays, leur famille et souvent même leurs propres enfants pour s’occuper des enfants des classes moyennes et supérieures à l’autre bout de la planète. Venues de tous les pays « en développement », elles restent souvent plusieurs années sans pouvoir retourner chez elles, et doivent se contenter >>>>>>>
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À cause des filles… ?
Le film à sketches est un genre qui ne se justifie que si l’on perçoit une unité thématique entre les histoires racontées. Ici, les anecdotes se greffent sur un mariage avorté : le marié (Frédéric Beigbeder) au sortir de l’église, s’enfuit avec une autre femme, la mariée laissée en plan fait contre mauvaise fortune bon cœur et emmène les convives partager des fruits de mer et du vin blanc dans une guinguette au bord du bassin d’Arcachon, au son d’un petit orchestre de variétés qui égrène >>>>>>>
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Yalda, la nuit du pardon
Dans l’Iran contemporain, Maryam, vingt-deux ans, est condamnée à sept ans de prison pour le meurtre de son mari âgé de soixante-cinq ans ; mais selon la loi du talion qu’applique l’islam iranien, elle sera exécutée si la famille de la victime refuse de pardonner. Sa dernière chance d’échapper à l’exécution est de participer à l’émission de téléréalité où elle va plaider son pardon auprès de la fille du mort. Si celle-ci pardonne, Maryam ne fera « que » sept ans de prison et la fille >>>>>>>
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Working Woman
Histoire malheureusement banale mais racontée avec une rigueur qui fait froid dans le dos, Working Woman se passe à Tel Aviv et nous met dans les pas d’une femme, Orna, mère de trois jeunes enfants, mariée à un homme qui vient d’ouvrir un restaurant où il peine à se faire une clientèle. Elle est d’autant plus heureuse d’être embauchée comme assistante par un promoteur immobilier qui construit une tour en front de mer et projette de vendre les 25 appartements de luxe qui le composent à de >>>>>>>
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Women Talking
_______________________________________ D’abord quelques éléments factuels : lauréat de l’Oscar de la meilleure adaptation, Women Talking est tiré du roman du même nom publié en 2018 (traduit en français en 2019 sous le titre Ce qu’elles disent) de la romancière canadienne Miriam Toews. Celle-ci s’est inspiré d’un fait avéré de viol collectif de femmes de tous âges par des hommes au sein d’une communauté mennonite isolée de Bolivie, de 2005 à 2009. Miriam Toews est elle-même issue >>>>>>>
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Winter Break
____________________ Voilà un « conte de Noël » qui nous change agréablement des feel good movies sirupeux que les États-Unis ont l’habitude de nous proposer à cette période de l’année. Reprenant l’idée de Pagnol dans Merlusse (1935) où un professeur borgne, laid et méchant est obligé de surveiller l’étude la veille de Noël dans un lycée de garçons, le scénario de David Hemingson raconte les vacances de Noël dans un collège privé pour gosses de riches de la Nouvelle Angleterre en >>>>>>>
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Wajib
Annemarie Jacir, cinéaste palestinienne autrice entre autres d’un remarquable Sel de la terre en 2008, nous propose aujourd’hui une méditation sur les impasses de l’identité palestinienne sous souveraineté israélienne depuis 1948 : à Nazareth, ville palestinienne, cohabitent deux « communautés » : les Palestiniens, chrétiens et musulmans, citoyens de seconde zone abandonnés par l’État [1] (comme en témoignent les ordures qui jonchent les rues dans les quartiers « arabes ») et les >>>>>>>
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Wahou !
______________________________________________ Depuis une dizaine d’années, Bruno Podalydès (le frère de…) nous offre régulièrement des comédies chorales, c’est-à-dire avec une distribution multiple qui puise dans le haut du panier des comédien.nes français.es en vogue dans le cinéma d’auteur au sens large, un cinéma qui parle des bobos aux bobos. Une certaine veine poétique nourrissait Adieu Berthe (2012), Comme un avion (2014) Bécassine ! (2018) ou Les 2 Alfred (2020). Avec Wahou ! >>>>>>>
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Véronique Le Bris, 50 femmes de cinéma
Véronique Le Bris, 50 femmes de cinéma, Marest éditeur, Paris, 2018, 150 pages, 19€ TTC Voici un ouvrage aussi original qu’opportun. La journaliste Véronique Le Bris a choisi de mettre en lumière avec des textes courts mais bien documentés, agrémentés de belles photos, 50 femmes de cinéma, au sens le plus large du terme et avec une volonté affirmée de diversité : tous les métiers sont représentés, toutes les époques, tous les pays et tous les destins ! Si certaines incontournables >>>>>>>
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Volontaire
Ce film est un florilège des stéréotypes les plus éculés de la culture patriarcale. Une jeune femme (Diane Rouxel, beauté diaphane de 25 ans) qui ne sait pas ce qu’elle veut faire dans la vie – bien qu’elle ait déjà deux masters en poche, anglais et russe – s’engage dans les fusiliers marins où elle va découvrir de plus en plus fascinée le plaisir qu’il y a à se plier à la discipline (certes, on n’est pas obligé de ressasser les slogans libertaires de 68, mais quand même…). D’abord >>>>>>>
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Voir du pays
Les deux réalisatrices ont signé il y a six ans leur premier long métrage, Dix-sept filles, inspirées d’un fait divers qui a eu lieu aux États-Unis, où dix-sept adolescentes ont décidé de tomber enceintes en même temps. Le premier film des sœurs Coulin se passait à Lorient, dans un milieu affecté par la crise économique, où l’avenir semble barré. Un groupe de cinq amies inséparables dans une classe de première décident d’être enceintes, suite à la grossesse accidentelle de l’une >>>>>>>
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Violences sexistes et sexuelles
Le cinéma français est un des derniers endroits où la domination masculine est légitimée et même valorisée. Entretien avec Sarah Brethespublié sur Mediapart le 14 janvier 2024 ________ Pour la chercheuse Geneviève Sellier, les résistances au mouvement #MeToo sont à chercher dans le culte voué à l’artiste masculin en France. Mais la nouvelle brèche ouverte dans cette « forteresse » après les affaires Depardieu et Jacquot est, selon elle, « de plus en plus large ». Le vent est-il enfin >>>>>>>
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Victoria
2e film de Justine Triet, avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud Cette comédie sur la vie déprimée et déprimante d’une avocate divorcée mère de deux filles dont elle a la charge tient tout entière sur les épaules de Virginie Efira, actrice belge qui a trouvé une place en tête d’affiche dans le cinéma français, en particulier depuis la comédie romantique 20 ans d’écart (David Moreau, 2013). Son jeu est caractérisé par un constant understatement, ce qui nous change >>>>>>>
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Venise n’est pas en Italie
Vive le patriarcat populaire à la française ! Synopsis officiel : La famille Chamodot est fantasque et inclassable. Bernard, le père, un peu doux-dingue, fait vivre tout le monde dans une caravane, et la mère, Annie teint les cheveux de son fils Émile en blond, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça !!! Quand Pauline, la fille du lycée dont Émile est amoureux, l’invite à Venise pour les vacances, l’adolescent est fou de joie. Seul problème, et de taille, les parents décident >>>>>>>
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Unorthodox
Mini-série allemande créée par Anna Winger et Alexa Karolinski (4 épisodes de 55 mn) diffusée sur Netflix Adaptée d’un ouvrage autobiographique, Unorthodox par Deborah Feldman, cette mini-série raconte l’émancipation d’une jeune New Yorkaise qui décide de fuir le milieu juif ultra-orthodoxe dans lequel elle a été élevée et mariée. La narration tisse le présent de sa fuite à Berlin et le passé récent de ses fiançailles et de son mariage dans le quartier de Williamsburg à New York où >>>>>>>
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Une vie démente
Une vie démente est le premier long-métrage d’un couple de cinéastes belges (il/elle ont déjà réalisé ensemble 8 courts-métrages) qui s’attaque à la maladie d’Alzheimer ; le sujet a été traité récemment sur un mode dramatique dans The Father de Florian Zeller. Une vie démente prend un parti complètement différent, à la fois sur le plan esthétique, narratif et politique : contrairement au patriarche tyrannique incarné Anthony Hopkins, ici la malade est une femme, Suzanne, brillante et >>>>>>>
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Une intime conviction
Une intime conviction est d’abord une tentative à la fois rigoureuse et audacieuse pour montrer les dérives du fonctionnement de la justice française. Rigoureuse parce qu’Antoine Raimbault, dont c’est le premier film, n’a utilisé que les éléments rendus publics du procès en appel de Jacques Viguier – accusé du meurtre de sa femme et acquitté en première instance – (les minutes du procès en appel, les 250 heures d’écoutes téléphoniques) pour nourrir son film ; le réalisateur parle de >>>>>>>
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Une femme heureuse
Le titre est la traduction du titre anglais « Escape »… sans commentaire ! Dans la banlieue résidentielle de Londres, une femme au foyer, mère de deux jeunes enfants, épouse d’un jeune cadre qui apprécie autant ses services ménagers que son corps, en particulier le matin avant de partir au boulot, se demande quel sens a sa vie… Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe en 1949, puis Betty Friedan dans The Feminine Mystique en 1963, ont fait le tour de la question du malaise des femmes >>>>>>>
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Une belle équipe
En mars 2018 sortait Comme des garçons, un film modeste d’un réalisateur et avec des acteurs/trices également inconnu.es… Difficilement financé, il racontait l’histoire de la (re)création de la première équipe de foot féminin à la fin des années 1960, malgré l’hostilité de la Fédération française de foot [3]. Le site Le Genre et l’écran avait rendu compte de cette excellente petite comédie qui montrait dans le détail les multiples manifestations du machisme dans la sphère privée, >>>>>>>