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Pascal Bonitzer / 2019

Les Envoutés


>> Geneviève Sellier / lundi 16 décembre 2019

La vacuité d’un « film d’auteur »


Soient les ingrédients suivants :
 Une jeune femme au physique quelconque qui absorbe tout comme une éponge ;
 Un jeune homme mystérieux, artiste évidemment, dont elle tombe amoureuse ;
 Une belle femme aussi irrésistible que mystérieuse qui devient sa rivale ;
 Une intrigue de préférence fumeuse, avec fantôme, apparition, disparition tant qu’on en veut ;
 Un cadre superbe…

Pascal Bonitzer, ex-critique aux Cahiers du cinéma, a été à bonne école : on retrouve dans Les Envoutés exactement les mêmes ingrédients, à quoi il faut ajouter que dans ce monde aussi éthéré que torturé, personne n’a le moindre problème économique.

Donc Sara Giraudeau (c’est bien dommage que cette excellente actrice qui a révélé ses capacités dramatiques dans la série Le Bureau des légendes, gâche son talent dans des histoires aussi bidon), chroniqueuse dans un magazine culturel qui bat de l’aile (dirigé par Josiane Balasko dont on se demande aussi ce qu’elle est allée faire dans cette galère), accepte d’aller interviewer un artiste qui a vu sa mère lui apparaître au moment où elle mourait d’un AVC.

Or sa meilleure amie semble avoir vécu la même aventure avec son père. Intriguée par cette coïncidence, elle va trouver l’artiste qui vit reclus dans un chalet perdu dans les Pyrénées, et il se passe quelque chose entre eux. À partir de là, l’histoire devient très compliquée : bien qu’amoureuse de lui, elle veut absolument lui faire rencontre son amie, on ne sait pas comment la rencontre a lieu mais l’amie disparaît soudainement et désormais, l’héroïne est obsédée par l’idée que l’homme qu’elle aime ne pense qu’à l’autre.

Tout ça finira très mal, bien entendu et comme on est dans un film d’auteur, on ne comprendra jamais le comment du pourquoi…

Ce qui est sûr c’est que ça tourne autour d’une rivalité féminine à propos d’un artiste : on est bien chez les héritiers de la Nouvelle Vague. On ne s’intéresse à un personnage féminin que dans la mesure où elle fait dépendre sa vie de son amour pour un homme aussi énigmatique qu’irrésistible. Dans ce genre de film, les femmes n’ont aucune autonomie et ne comprennent rien à ce qui leur arrive, aliénées qu’elles sont à leur passion pour un homme. Ça fait vraiment pas envie !


>> générique


Polémiquons.

  • Teinté de fantastique, se situant dans un milieu artistico-médiatique torturé et aisé, la morale de ce film réalisé par un homme au soir de sa vie : la femme est la cause du malheur des hommes.
    Et seul les hommes au caractère efféminé peuvent survivre à leur contact.

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