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Geneviève Sellier
Geneviève Sellier est Professeure émérite en études cinématographiques à l’Université Bordeaux Montaigne. Spécialiste des approches « genrées » du cinéma et de la télévision, elle a publié notamment :
– La Drôle de guerre des sexes du cinéma français, 1930-1956, avec Noël Burch (1996, réed. 2005) ;
– La Nouvelle Vague, un cinéma au masculin singulier (2005) ;
– Ignorée de tous… sauf du public : quinze ans de fiction télévisée française, avec Noël Burch (2014).
Elle a co-dirigé Cinémas et cinéphilies populaires dans la France d’après-guerre1945-1958 (2015).
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Femmes amoureuses de maris gays
______________________________________ Les hasards de la programmation du câble m’ont permis de découvrir, à quelques semaines d’intervalle, deux films de qualité exceptionnelle produits à soixante ans de distance, l’un en Angleterre, l’autre en Russie, qui tous deux traitent d’homosexuels mariés et des souffrances de leurs épouses. Qui plus est tous deux s’engagent directement avec la réalité humaine de leur époque. Le film anglais, Victim (Basil Dearden, 1961) est une critique >>>>>>>
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Faute d’amour
Ces impressions sont celles de quelqu’une qui ne connaît rien à la Russie… mais le réalisateur étant un habitué des festivals occidentaux et en particulier du festival de Cannes depuis 10 ans, il est vraisemblable que sa vision de la Russie s’adresse aussi au public occidental. Contrairement à ce que laissent penser les comptes-rendus de la critique française (le film a reçu le Prix du jury à Cannes en 2017), il y a deux films en un dans Faute d’amour : d’une part une vision assez >>>>>>>
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Falbalas
Falbalas, dont le tournage commence le 1er mars 1944, est un film de transition entre l’Occupation et l’après-guerre. Il sortira d’ailleurs en juin 1945, après Les Enfants du paradis. Malgré une excellente critique à sa sorte, le film sera longtemps sous-estimé par les « auteuristes » des Cahiers du cinéma qui lui préfèrent Casque d’or, Touchez pas au grisbi ou Le Trou. Le troisième long métrage de Jacques Becker a été progressivement réévalué, à la fois pour le style de sa mise en scène >>>>>>>
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Exploser le plafond
https://www.ruedelechiquier.net/les-incisives/360-exploser-le-plafond-.html Avec l’explosion de #MeTooTheatre, le livre de Reine Prat devient d’une actualité brûlante : si les scandales autour des viols, agressions et harcèlements sexuels se succèdent depuis trois ans dans le milieu du cinéma, c’est maintenant le spectacle vivant qui est sur la sellette, celui dont Reine Prat dénonce le masculinisme et l’entre-soi depuis son premier rapport commandé par le ministère de la Culture en >>>>>>>
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Entretiens au cinéma du Grütli à Genève
Nulle n’est prophète en son pays : j’ai été invitée à plusieurs reprises par Edouard Waintrop, directeur des Cinémas du Grütli à Genève jusqu’en 2020, pour présenter des films français des années 40 et 50 et des films de la Nouvelle Vague en 2015, puis des films de Jean Grémillon en 2019, et son équipe a eu la bonne idée de mettre en ligne mes présentations et commentaires sur La Vérité sur Bébé Donge (Decoin 1952) et Vivre sa vie (Godard 1962) sur Youtube. Qu’il en soit chaleureusement >>>>>>>
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En thérapie
Série de 35 épisodes de 30mn, produite par Olivier Nakache et Éric Toledano, diffusée sur Arte Tout d’abord une petite mise au point, suscitée par le cri de colère de Fanny Herrero [3], la scénariste de Dix pour cent, devant l’invisibilisation persistante du travail des scénaristes sous-payé·e·s en France, alors qu’aux États-Unis « writing is gold » : l’écriture c’est de l’or ! La série En thérapie (32 épisodes de 30 minutes) ne fait pas exception à la règle : elle est présentée >>>>>>>
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En même temps
On a connu le duo Kervern-Delépine mieux inspiré… par exemple dans leur film précédent, Effacer l’historique (2020). Cette satire du monde politique où la droite cynique et la gauche écologique sont renvoyés dos à dos (si l’on peut dire), fait le choix scénaristique d’un duo masculin qui tourne vite à la blague potache la plus épaisse : dans une petite ville de province, le maire écolo (Vincent Macaigne) se bat contre le projet de parc de loisirs que promeut le député de droite >>>>>>>
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En hommage à Michèle Morgan
Parmi les films que tourne Michèle Morgan dans l’immédiat après-guerre, les deux qu’elle tourne avec Jean Marais prennent pour thème central les insuffisances masculines du point de vue des relations amoureuses et affectives : Aux yeux du souvenir (Jean Delannoy, 1948, 4,5 millions d’entrées), Le Château de verre (René Clément, 1950, 1,7 millions d’entrées). Aux yeux du souvenir Aux yeux du souvenir (scénario et dialogues d’Henri Jeanson et Georges Neveux) met en scène la différence >>>>>>>
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En hommage à Emmanuelle Riva : Thérèse Desqueyroux
Thérèse Desqueyroux, une bourgeoise rebelle… Thérèse Desqueyroux, adapté du roman homonyme (1927) de François Mauriac par son fils Claude pour Georges Franju (également crédité pour l’adaptation et les dialogues), qui sort en septembre 1962, se construit sur un point de vue empathique avec l’héroïne : ici, c’est l’oppression et l’instrumentalisaton des femmes dans le mariage bourgeois qui est mis en accusation, d’autant plus efficacement que l’intrigue est déplacée dans le >>>>>>>
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En guerre
Ce film intensément actuel, dont la réussite tient à son immersion dans le monde du travail, sans aucune échappée (pas de romance, y compris sur le lieu de travail), parvient à associer sans aucune fausse note un acteur chevronné, Vincent Lindon, et tout un éventail de non professionnels, dont l’accent de certains témoigne qu’ils ont été recrutés sur place à Agen, là où l’action est censée se passer. Tous les non professionnels portent d’ailleurs leur nom dans le film. Beaucoup >>>>>>>
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En corps
Réalisateur de L’Auberge espagnole (2002), le film qui a rendu mythique le programme Erasmus et ses étudiant.es migrateur/ses, Cédric Klapisch compose sa petite musique du côté du feel good movie à la française : ni cinéma d’auteur, ni comédie franchouillarde, ces films racontent des histoires dans l’air du temps, la solitude des trentenaires dans les grandes villes – Chacun cherche son chat (1996) ou Deux moi (2019), en évitant soigneusement de leur donner une dimension de critique >>>>>>>
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En attendant les hirondelles
Ce premier long métrage d’un jeune cinéaste algérien, financé principalement par la France, donne une vision de l’Algérie un peu moins noire que celle qui nous parvient par la presse et même par le cinéma, comme récemment avec Les Terrasses de Merzak Allouache (2015). À travers trois histoires qui s’enchaînent sur un mode poétique à la Prévert, sans souci excessif de cohérence, le film propose une sorte d’état des lieux, modeste mais subtil, de l’Algérie d’aujourd’hui. La question des >>>>>>>
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Empire of Light
____________________ Sam Mendes, fils d’un Trinidadien d’origine portugaise et d’une Britannique, a été élevé et formé au théâtre en Grande-Bretagne avant de faire une brillante carrière de cinéaste à Hollywood, y compris avec des blockbusters (2 films de la saga James Bond). Né en 1965, il revient avec Empire of Light aux années 1980 en Grande-Bretagne, au début de l’ère Thatcher, mais on est très loin d’une évocation nostalgique et narcissique… Il s’agit d’un film politique qui se >>>>>>>
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Embrasse-moi / 1
Embrasse-moi fait penser à Aurore, et pas seulement parce que Océanerosemarie a co-écrit et co-réalisé le premier, et a également co-écrit le second, mais parce qu’il relève d’un genre, la comédie romantique, qui, venu des États-Unis, a été acclimaté en France avec succès depuis une vingtaine d’années (Le site Cinétrafic relève plus de 150 occurrences : http://www.cinetrafic.fr/liste-film/4397/1/les-comedies-romantiques-francaises). Mais tous ces films racontent inlassablement des >>>>>>>
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El Presidente
Variation intéressante sur les pratiques masculines du pouvoir politique, ce film argentin raconte les premiers pas d’un président argentin fictif mais terriblement vraisemblable, lors d’un sommet latino-américain dans un luxueux complexe touristique de la Cordillère des Andes hivernale. Présenté comme un « homme ordinaire », propulsé par un cacique qui lui sert de mentor, il va se révéler peu à peu comme moins manipulable que son entourage ne le supposait. L’originalité du film est >>>>>>>
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Effets de genre sur grand écran
Entretien paru dans Les Cahiers de Malagar n° 29, 2020 - Choisir ou subir ? Geneviève Sellier : Agnès, vous avez commencé par être actrice, vous avez fait le conservatoire… Agnès Jaoui : Non. Enfin, je l’ai raté deux fois. J’ai fait je ne sais combien de cours de théâtre et puis l’école de Patrice Chéreau. GS : Et à un moment, et la rencontre avec Jean-Pierre Bacri n’y est pas pour rien, vous avez décidé de passer à l’écriture. Est-ce qu’une frustration éprouvée en tant que jeune >>>>>>>
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Effacer l’historique
Avec Effacer l’historique, les gilets jaunes entrent dans la fiction par la grande porte, grâce à Kervern et Delépine, qui s’intéressent depuis longtemps au sort des petits, des sans-grade, des précaires de la société française (Louise-Michel, 2008 ; Mammuth, 2010 ; Le Grand Soir, 2012 ; Saint-Amour, 2016 ; I Feel good, 2018), contrairement à la plupart des cinéastes français.es (surtout quand ils/elles font du « cinéma d’auteur »). Après avoir souvent fait la part belle à des >>>>>>>
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Edmond
Alexis Michalik est un dramaturge et metteur en scène extrêmement doué pour qui le théâtre est avant tout ce que les Américains appellent « entertainment », c’est-à-dire un spectacle jubilatoire où le spectateur en a pour son argent. Sa pièce Edmond, sur la genèse et la création de Cyrano de Bergerac par le jeune Edmond Rostand, d’abord prévue pour être un film, se joue sans interruption depuis 2016 au Théâtre du Palais Royal, ce qui a donné à l’auteur les moyens de faire un film à >>>>>>>
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Du savon et des larmes
Ce petit ouvrage aussi agréable à lire que parfaitement documenté suscite l’intérêt bien au-delà de son objet explicite, les soap operas, feuilletons ainsi nommés par dérision, à travers un oxymore qui associe les marques de lessive (soap) qui finançaient à l’origine les feuilletons radiophoniques destinés aux femmes au foyer états-uniennes dans les années 1930, et un spectacle emblématique de la culture d’élite depuis le second vingtième siècle, l’opéra. En fait ces soap operas sont >>>>>>>
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Downton Abbey II : Une nouvelle ère
Inutile de souligner ce qu’il y a de pathétique, pour ne pas dire dérisoire, à vouloir encore prolonger la « magie » de la série qui nous a enchantés, même si cette vision des rapports familiaux et sociaux dans un château britannique au début du XXe siècle est parfaitement conservatrice, pour ne pas dire réactionnaire… La bonne idée de ce deuxième film est de confronter la famille Crowley au tournage d’un film dans le château, en échange d’une somme suffisamment rondelette pour refaire >>>>>>>