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Geneviève Sellier
Geneviève Sellier est Professeure émérite en études cinématographiques à l’Université Bordeaux Montaigne. Spécialiste des approches « genrées » du cinéma et de la télévision, elle a publié notamment :
– La Drôle de guerre des sexes du cinéma français, 1930-1956, avec Noël Burch (1996, réed. 2005) ;
– La Nouvelle Vague, un cinéma au masculin singulier (2005) ;
– Ignorée de tous… sauf du public : quinze ans de fiction télévisée française, avec Noël Burch (2014).
Elle a co-dirigé Cinémas et cinéphilies populaires dans la France d’après-guerre1945-1958 (2015).
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La Daronne
Isabelle Huppert a vraiment l’air de s’amuser et elle nous fait partager son plaisir ! Ou comment une actrice à l’image un peu trop distinguée, pour ne pas dire bourgeoise et intello, trouve l’occasion de botter en touche ! La métamorphose a lieu sous nos yeux : quand le film commence, Patience, veuve Portefeux, est une auxiliaire de police (mal) payée pour traduire de l’arabe (elle a un doctorat) les conversations des dealers qu’une équipe dirigée par son ami Philippe (Hippolyte >>>>>>>
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La Chimère
, ________________ Pour quelqu’un.e qui, comme moi, découvre le cinéma d’Alice Rohrwacher – dont c’est le quatrième long-métrage après Corps céleste (2011), Les Merveilles (2014), Heureux comme Lazarro (2018) -, La Chimère est un émerveillement constant. Aux antipodes des productions qui font de l’Italie un décor pittoresque pour touristes, le film se passe dans une région déshéritée, où un palais en ruines voisine avec une usine d’électricité bâtie au bord d’une mer polluée sur un >>>>>>>
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La bonne épouse
La bonne épouse part d’une idée intéressante : mesurer le gouffre qui nous sépare de la société française des années 1960 où le destin des filles consistait à devenir des bonnes épouses, grâce aux ressources d’un enseignement ménager adapté à leurs besoins. Un film amateur tourné en 1961 dans un cours d’enseignement ménager à Creil confirme la véracité des éléments utilisés dans le film [1]. L’enseignement ménager pour les filles existe depuis la fin du XIXe siècle, mais sa >>>>>>>
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La Belle et la belle
Sophie Fillières pratique depuis plusieurs décennies, mais malheureusement à dose homéopathique, comme beaucoup de réalisatrices, un cinéma au féminin singulier et pluriel aigu et original, d’un comique discret qui nait d’une observation fine de sa génération. On peut citer Des filles et des chiens (CM, 1991), Grande petite (1994), Aïe (2000), Gentille (2005), Un chat un chat (2009), Arrête ou je continue (2014). Avec La Belle et la belle, Sophie Fillières invente un dispositif « >>>>>>>
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La Banquière
_______________________________________ Découvrir La Banquière 43 ans après sa sortie est une expérience intéressante. Tout d’abord, il faut reconnaître que le film tient encore le coup grâce à Romy Schneider, dont le jeu et le charisme irradient tous les plans (elle a 41 ans à l’époque et meurt deux ans plus tard). Le film s’est d’ailleurs construit économiquement sur son nom et l’histoire de Marthe Hanau, dont se sont inspirés Francis Girod et Georges Conchon, est « réécrite » pour >>>>>>>
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L’Amour d’une femme
_______________ En 1953, Grémillon peut enfin réaliser un scénario qui lui tient particulièrement à cœur puisqu’il en est l’auteur : L’Amour d’une femme reprend le thème des contradictions entre la vie professionnelle et la vie amoureuse et/ou conjugale, déjà développé dans Remorques (1939-40) ; mais le point de vue est cette fois-ci exclusivement féminin, et souligne, ce qui est parfaitement tabou dans la société française figée des années 1950, les difficultés propres des femmes dans >>>>>>>
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L’amant d’un jour
Pourquoi les profs de fac couchent-ils avec leurs étudiantes ? Parce qu’elles leur sautent dessus (c’est quasi du harcèlement sexuel) et comme ils sont faibles et gentils, ils finissent pas leur faire l’amour dans les toilettes de la fac (c’est tellement plus excitant !). Mais comme elles sont insatiables, même s’ils leur donnent généreusement l’hospitalité, elles finissent pas les tromper avec des jeunes gens de leur âge, et la mort dans l’âme, ils sont obligés de mettre un terme à la >>>>>>>
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K-Pop. Soft power et culture globale
Le buzz qui a entouré la série sud-coréenne Squid Game a fait découvrir à des publics nouveaux la K-Pop (la pop culture produite à Séoul) sur un malentendu : contrairement au cynisme et à la cruauté complaisamment cultivés dans cette série, l’extraordinaire succès de cette culture de masse issue d’un petit pays longtemps pauvre et handicapé par la division entre le Nord et le Sud, dernière conséquence de la guerre froide, est basé sur des chansons chorégraphiées et des séries >>>>>>>
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J’accuse
J’accuse, 12 nominations aux Césars, un record ! Le dernier film de Polanski est-il esthétiquement éblouissant ? S’agit-il d’un regard d’une complexité inédite sur l’affaire Dreyfus ? Le scénario témoigne-t-il d’une habileté particulière ? Est-ce qu’il nous touche par la peinture subtile des relations humaines ? Assiste-t-on à des performances d’acteur/trice hors du commun ? Si je suis obligée de répondre négativement à toutes ces questions, qu’est-ce qu’il reste pour expliquer cette >>>>>>>
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Juste la fin du monde
Au bout de quelques dizaines de minutes de projection de ce film, je me suis dit : « Quel.le spectateur/trice peut avoir envie de voir un film qui fonctionne principalement sur la rétention d’informations et l’inconfort visuel et sonore" : usage systématique de très gros et très longs plans de visages (le plus souvent celui de Gaspard Ulliel pour lequel le cinéaste éprouve visiblement une fascination fétichiste) filmés dans une lumière « sale », impossibilité de comprendre le mouvement >>>>>>>
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Jusqu’à la garde
Saluons d’abord ce film courageux, efficace et d’une brûlante actualité. Pour traiter de la violence conjugale (c’est-à-dire de la violence de certains hommes contre leur conjointe) qui provoque, rappelons-le, la mort de plus d’une femme tous les trois jours en France sans que les pouvoirs publics s’en émeuvent outre mesure (le discours d’Emmanuel Macron sur le sujet ne s’est assorti d’aucun financement supplémentaire pour cette soi-disant « grande cause nationale »), Xavier Legrand >>>>>>>
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Julieta
Julieta est focalisé sur un personnage féminin principalement défini par son destin de mère. L’histoire, pleine de rebondissements mélodramatiques, est racontée en grande partie à travers un récit en flash-back. Sans nouvelles de sa fille depuis de nombreuses années, Julieta entreprend de lui faire le récit de sa vie depuis sa naissance, pour essayer de renouer. C’est un récit structuré par la culpabilité d’une mère que sa fille a reniée. Curieusement, les « fautes » dont la >>>>>>>
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Julie (en 12 chapitres)
Julie (en 12 chapitres) pourrait servir d’exemple canonique pour un cours sur le male gaze, (en français, le regard masculin) sur un « objet » féminin. Prévenons les lecteur.rices : cet article divulgâche le film : pas moyen de faire autrement si on veut le déconstruire du point de vue du genre. Une voix off masculine instaure dès le début un regard surplombant sur l’objet du film, une jeune femme qui s’interroge sur ce qu’elle veut faire dans la vie : elle laisse tomber la médecine >>>>>>>
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Jeune Juliette
Voici un film québécois d’une justesse exceptionnelle sur les tourments d’une adolescente un peu trop enrobée ; la réalisatrice Anne Emond dont c’est le 4e film, parvient à décrire le milieu lycéen et familial de la jeune Juliette (formidable Alexane Jamieson) sans aucun misérabilisme, tout en pointant la cruauté des comportements adolescents (surtout masculins). Juliette a commencé à prendre du poids quand sa mère est partie pour vivre sa vie à New York ; elle a grandi entourée de >>>>>>>
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Jeffrey Epstein, pouvoir, argent et perversion
En regardant le documentaire Jeffrey Epstein : pouvoir, argent et perversion (4 épisodes sur Netflix) réalisé par Lisa Bryant d’après le livre de James Patterson, je pensais à la théorie de Linda Williams qui voit dans le mélodrame la structure fondamentale de la culture populaire états-unienne. En effet, cette série documentaire est structurée comme un mélodrame : les jeunes femmes victimes du prédateur milliardaire alors qu’elles étaient adolescentes, racontent la façon dont elles >>>>>>>
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Jeanne Moreau, star de la Nouvelle vague
à lire tranquillement en pdf ! Jeanne Moreau, star de la Nouvelle vague "La présence de Jeanne Moreau est complexe et explosive. Elle sait ne rien faire ; elle sait servir ses partenaires ; elle a cette chose rarissime : de l’aura." Cinémonde, juin 1958 Dès 1961, une enquête sociologique parrainée par Edgar Morin, entreprend d’évaluer le changement des représentations filmiques lié à l’émergence de la Nouvelle vague, en comparant deux échantillons d’une vingtaine de films >>>>>>>
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Jeanne du Barry
___________________________________ Maïwenn dans ce sixième long-métrage, après notamment Polisse (2011), Mon roi (2015) et ADN (2020), semble prendre le contrepied du style qui lui a apporté la notoriété, fait d’improvisation et d’autofiction. Le seul point commun avec ses films précédents est qu’elle joue dans la fiction un personnage qui lui ressemble. La nouveauté ici est qu’il s’agit d’un personnage historique, Jeanne du Barry, dernière favorite du roi Louis XV, à qui Maïwenn >>>>>>>
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Jacqueline Sauvage, c’était lui ou moi
— - « Jacqueline Sauvage, c’était lui ou moi », téléfilm d’Yves Rénier, avec Muriel Robin, diffusé sur TF1 lundi 1er octobre 2018 Pour la deuxième fois [12], et avec un succès aussi grand (près de 8 millions de téléspectateurs), TF1 fait le travail qu’on aurait pu attendre du service public, en diffusant en prime time une remarquable fiction documentée qui dénonce les violences conjugales. Dans les deux cas, les téléfilms sont adaptés du livre écrit par la femme victime qui a fini, >>>>>>>
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I’m your man
Ich bin dein Mensch, le film allemand de Maria Schrader « traduit » en français par I’m your man, aborde la question de notre rapport aux robots humanoïdes d’une manière techniquement simple (aucun effet spécial) et psychologiquement originale : Alma, une célibataire quarantenaire qui dirige une équipe de recherche spécialiste de l’écriture cunéiforme, accepte d’expérimenter personnellement pendant quelques semaines l’usage d’un robot androïde, pour faire un rapport à l’entreprise privée >>>>>>>
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It Must Be Haeven
. En fait, on a sous les yeux un film poético-burlesque très sophistiqué qui part du petit monde de Nazareth pour élargir son champ d’action aux capitales parmi les plus prestigieuses du monde occidental : Paris, New York, Montréal. Selon le Huffigton Post citant le cinéaste : « Derrière les mises en scène burlesques ou absurdes, It Must Be Heaven “donne à voir des situations ordinaires de la vie quotidienne d’individus vivant à travers le monde dans un climat de tensions géopolitiques >>>>>>>