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La télévision française, un très mauvais exemple de discrimination à l’égard des femmes


>> Geneviève Sellier / lundi 18 février 2019

Dans la rubrique en ligne du Monde « les Décodeurs », en date du 25 janvier 2019, Maxime Ferrer analyse le bilan des films les plus diffusés à la télévision française depuis 1957 sur les chaînes hertziennes gratuites et Canal+ (sources : le CNC et le CSA).

Il y a un seul film réalisé par une femme dans le TOP 20 : Point Break de Kathryn Bigelow, un film de surfeurs ! Elle est encore la seule à figurer, et pour le même film, dans une liste un peu plus large des 100 films les plus diffusés depuis 1957.

Alors qu’il y a des films réalisés par des femmes avec succès depuis les années 80 (10 millions d’entrées pour Trois hommes et un couffin de Coline Serreau en 1985), on ne trouve que 4 réalisatrices parmi les 100 films les plus diffusés depuis 10 ans : Lisa Azuelos (Comme t’y es belle), Josiane Balasko (Gazon maudit), Florence Quentin (J’ai faim !!!) et Kathryn Bigelow (Point break) (ces trois dernières dans le bas du classement). Et Coline Serreau en est absente ! Autrement dit, la télévision française, quand il s’agit des réalisatrices, ne prend même pas en compte la popularité des films !

La liste des acteurs/trices en tête d’affiche des films les plus diffusés depuis 1957 est tout aussi édifiante : dans le TOP20 des acteurs les plus présents, trois femmes (mais la première, en 12e place, est une erreur du journaliste : il s’agit de Leda Gloria, une actrice italienne qui joue un rôle secondaire dans la série des Don Camillo. Sur l’affiche du premier de la série, seule est visible, en dessous du titre, le nom de Sylvie, les deux noms au-dessus du titre étant ceux de Fernandel et Gino Cervi.)

Michèle Mercier est en 16e place pour la série de Angélique, et Mylène Demongeot en 20e place pour la série des Fantomas où elle partage la tête d’affiche avec Jean Marais et Louis de Funès (seuls les deux hommes sont visibles sur les affiches des deux premiers opus).

Si l’on ne conserve que les acteurs et actrices encore vivants, Michèle Mercier arrive en 5e place, Mylène Demongeot en 7e, Nathalie Roussel en 12e place (elle partage l’affiche avec Philippe Caubère dans les deux Pagnol adaptés par Yves Robert, La Gloire de mon père et Le Château de ma mère), et Anémone en 20e place pour le film de Patrice Lecomte, Viens chez moi, j’habite chez une copine, où elle partage l’affiche avec les autres acteurs/trices du Splendid.

Au vu de ce bilan, il paraît urgent que les télévisions françaises proposent des programmations un peu moins discriminantes vis-à-vis des femmes, qu’elles soient actrices ou réalisatrices ! D’autant plus que les réalisatrices françaises ont fait leur preuve dans la comédie, le genre le plus apprécié du public français.

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